Cette climato-sceptique ne sait plus quoi inventer pour critiquer les travaux du GIEC. Elle croit sans doute avoir trouvé un angle d’attaque avec la pétition de chercheurs français contre les dénigrements de Courtillot et les délires d’Allègre, à propos de laquelle elle a déjà servi plusieurs articles. Celui d’hier se contente de recopier les conclusions de Remi Prud’homme qui, en analysant la liste des signataires, aurait trouvé qu’elle n’était pas représentative.
Revenons cinq minutes sur le fond du problème. Il est le suivant : les climato-sceptiques semblent bien avoir perdu la bataille scientifique. Toutes leurs objections sur lesquelles la science pouvait se prononcer ont été réfutées.
L’immense majorité des climatologues pensait que cela suffisait.
Eh, bien, non… S’ils ont gagné la bataille scientifique, ils ont perdu la bataille médiatique : un très petit nombre de scientifiques, (pour la quasi-totalité d’entre eux, incompétents sur cette question), associés à des lobbyistes pétroliers, des think tanks ultralibéraux et une armée d’illuminés ont réussi à semer le doute auprès d’une opinion, dont l’appui est pourtant essentiel à toute politique de lutte contre le réchauffement.
Même si je comprend la démarche des pétitionnaires qui cherchent à regagner du terrain sur le plan médiatique, elle comporte malgré tout une ambiguïté : en demandant au ministre d’exprimer son soutien à leur honnêteté et leur probité, mises en cause régulièrement par Allègre, ils ouvrent un boulevard aux climato-sceptiques qui veulent faire passer cette pétition pour une demande de reconnaissance par une autorité politique de la validité scientifique des thèses « réchauffistes », ce qu’elle n’est pas…
Aussi attaquer ces scientifiques sur cette pétition en se fondant sur elle pour prétendre qu’ils voudraient une « science officielle », dogmatique et refusant le débat, à la manière d’une religion, (ce qui est la thèse de l’auteur : « La dernière croisade… » ) est tout simplement indigne. Si ce n’est pas une pure imbécillité, c’est au moins à la fois une malhonnêteté intellectuelle et une faute morale.
Que cherche exactement Madame Anger de Friberg ?
On lui a reproché de faire de la pub pour son livre, à quoi elle a répondu que tous ses droits iraient à une association pour Haïti.
Possible. Mais le problème semble ailleurs : la recherche de la notoriété. La preuve, c’est qu’elle a essayé de se fabriquer elle-même sa propre fiche sur Wikipedia et s’est fait prendre la main dans le sac comme le signale l’article suivant, refusé par Agoravox et que son auteur nous a fait parvenir.
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Le vandalisme d'une tueuse de trolls
Il y a dix jours, Madame Anger de Friberg, journaliste et écrivain, défraye le microcosme du journalisme participatif en publiant sur de nombreux sites (LePost, Agoravox, Editions GOLIAS, son blog et son facebook) un article nommé "Under trolls: chronique d'une mort annoncée". Elle y soutient la thèse que l'anonymat sur internet est à l'origine de l'incivilité sur les forums de débat. Elle va plus loin en investiguant et confond certains trolls multi-site via leur adresse ip.
À visage découvert, Madame Anger de Friberg dénonce courageusement cette incivilité. Au contraire de ces trolls qu'elle dénonce, elle assume ses opinions et ses analyses sur internet.
Suivant mon intuition, je me décidai de partir sur ces traces numériques afin de, modestement, vérifier cette éthique. Tout commence sur Agoravox. Depuis le 30 avril 2008, l'adresse ip de Madame de Friberg reste identique sur tout ses commentaires, et se termine par 120. Toute mon intuition se basait sur une seule chose: a-t-elle une fiche Wikipédia? Bingo !
Ce qui est passionnant avec Wikipédia, c'est la (relative) transparence de l'histoire des articles. Voyons voir l'histoire de cette fiche:
Fiche créée le 9 décembre 2009 par une personne non-identifiée ayant une adresse ip finissant par... 120! Coïncidence troublante n'est ce pas? Un reverse dns sur cette adresse ip me donne un fournisseur d'accès à internet canadien. Et que nous dit l'historique des interventions de cette adresse ip? Que cette personne non-identifiée est intervenue régulièrement sur la fiche de Monsieur Patrick de Friberg, le mari de Véronique Anger, et qu'elle y a passé sa journée du 9 avril 2009 à poster des liens externes sur des fiches de personnalités. Liens externes pointant tous vers... des articles écrit par Madame Anger de Friberg! Tout indique que cet utilisateur non identifié n'est autre que Madame Anger de Friberg. Mais il manque une preuve formelle, que nous offre Monsieur de Friberg sur ce site en se disputant la propriété de la plus ancienne maison d'Amérique du nord.
Wikipédia n'a pas tardé à réagir, son adresse ip est désormais classée comme "Spammeur averti" et ses agissements sont qualifiés de « vandalisme ». Ironique pour quelqu'un luttant contre les trolls et l'incivilité sur le web…
Le péché d’orgueil m'est assez sympathique, la création de sa propre fiche prête à sourire. De plus, la justification pour cette création est un modèle de modestie: "suite à la lecture du texte: (lien vers un article sur la religion écologiste) j'ai remarqué qu'il n'y avait pas d'article sur cette personne". Ce qui me met mal à l'aise, c'est de voir Madame de Friberg s'ériger en procureur des anonymes et en apôtre de la transparence alors qu'elle contrevient manifestement et anonymement avec le règlement de Wikipédia : "Wikipédia n'est pas une tribune. Elle ne peut en aucun cas être utilisée pour promouvoir une œuvre, une opinion, une personne ou un service."
N'est ce pas une incivilité que de détourner Wikipédia pour un interêt personnel? Madame de Friberg bénéficie d'une visibilité énorme, pourquoi partir à l'abordage de ce qui devrait être un temple du savoir? Est elle à la recherche de légitimité supplémentaire pour aborder son combat, bien plus ambitieux celui-ci, contre les écolomaniaques?
Que de mystères pour moi, l'anonyme, qui retourne maintenant vers sa vie quelconque avec les autres anonymes...
Gueudin de Sainte Anne
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